Visages d'enfants

Jacques Feyder, France, Suisse, 1923

Commentaire

La mère de Jean et de Pierrette est morte, et leur père s’est remarié avec une veuve, mère d’une petite fille, Arlette. Le frère et la sœur acceptent mal ce remariage et refusent d’intégrer Arlette, perçue comme une intruse et une rivale, à leur connivence et à leurs jeux. Ils se sont créé une aire de jeu très concrète, doublement isolée, délimitée par deux cercles concentriques. Celui de la petite île sur la rivière où ils se sont construit une cabane comme maison alternative, qui leur est strictement réservée, à l’écart de la maison familiale. Celui du cercle de pierre construit comme foyer pour faire du feu et cuire des aliments. Dans cette scène Arlette essaie de s’immiscer dans leur espace de jeu, mais ils la rejettent violemment de ce petit territoire dont ils ont décrété qu’il ne doit jamais être profané par un tiers.  Arlette profite d’un moment où ils se sont absentés, pour aller chercher des petits bouts de bois comme combustibles, pour s’attaquer à leur aire de jeu, éparpiller les pommes de terre et éteindre le feu de cuisson.

Cette scène, dans un tout autre style, rime avec celle de Récréations (Claire Simon).