Uma Pedra no Bolso

Joaquim Pinto, Portugal, 1987

Commentaire

Miguel, puni pour ses mauvais résultats scolaires, doit séjourner pendant ses vacances à l’auberge de sa tante, au bord de la mer. Il s’installe dans sa nouvelle chambre où le conduit la jeune servante Luisa que pour le moment il semble à peine voir, car elle est prise dans le même espace domestique et englobant que lui.

Puis il commence à observer à distance, depuis le balcon, le retour des pêcheurs dans le petit port, c’est-à-dire une activité sociale, collective, dans laquelle il n’a pour le moment aucun enjeu personnel ni affectif.

Ensuite, depuis la terrasse, il observe le linge qu’on étend mais ne peut pas voir, depuis cet angle, celle qui le fait.

Il se rend alors sous le toit pour découvrir et regarder, caché dans l’obscurité, Luisa en train d’étendre le linge au soleil. Le filmage de la scène donne l’impression qu’il tombe amoureux d’une image, d’un tableau qui lui désigne la grâce de la jeune fille.

Alors qu’il reste à la même distance objective de la jeune fille, le cinéaste passe du plan large à un plan plus serré sur elle, comme si la pulsion de la regarder réduisait subjectivement l’intervalle entre eux. Mais il n’y a pour le moment aucune réciprocité dans ce regard et cette pulsion. Une musique de flûte a démarré lorsqu’il est entré dans l’appartement comme s’il était attiré magiquement par cette image qui le trouble.