Nosferatu le vampire

Nosferatu - Eine Symphonie des Grauens

Friedrich Wilhelm Murnau, Allemagne, 1922

Commentaire

Le teintage de la pellicule, très fréquent dans le cinéma muet, consistait à colorer de façon homogène tous les plans d’un film avec quelques couleurs de base : le bleu, le rose, le vert, le jaune. La pellicule noir et blanc était plongée dans un bain de colorant. Selon les films ces couleurs étaient attribuées de façon arbitraire ou au contraire de façon globalement symbolique : le rouge pour le feu, le rose pour les scènes d’amour ou le lever et le coucher de soleil, le vert pour la campagne et la nature, etc. Les scènes nocturnes étaient traditionnellement colorées en bleu.

Dans cet extrait, la teinte bleue domine car il s’agit d’une scène nocturne et angoissante. Les plans avec le fiancé, au début, sont colorés en jaune orangé, mais dès son départ les plans vont être teintés en bleu pour accompagner la montée de l’angoisse chez la jeune femme. Le plan sur le livre qui parle des vampires est le seul plan teinté en jaune de cet extrait, ce qui lui donne un statut à part, un peu maléfique. Le passage du jaune orangé au bleu, en début d’extrait, s’effectue sur le plan des rideaux et de la bougie. Comme dans la scène du Mépris analysée ici le changement de couleur se passe en cours de plan, et non pas à la coupure entre deux plans.

Mot-clés

teintage.