Melancholia

Lars von Trier, Danemark / Suède / France / Allemagne / Italie / Espagne, 2011

Commentaire

Le film raconte les derniers jours de la terre, bientôt détruite par une planète qui va la percuter et la faire exploser. Dans la dernière scène, les deux adultes - sa tante et sa mère – vont construire pour le petit garçon une cabane sommaire constituée de branches ramassées dans une sombre forêt voisine. Un squelette de cabane car le temps manque pour le recouvrir de feuillages. Sa tante lui a dit qu’ils allaient construire une « cabane magique » pour les protéger de la menace qui s’approche. C’est une façon pour elle de faire une action à la fois très concrète, manuelle, mais aussi symbolique, face à leur impuissance d’agir sur la situation de catastrophe planétaire. Elle s’efforce, avec la construction de cette cabane, de focaliser l’attention du garçon sur autre chose que sur leur fin attendue, dont son père lui a annoncé qu’elle était inévitable.

Cette action est aussi symbolique en ce qu’elle fait coïncider la fin de l’humanité avec ses débuts, le moment où les hommes sont sortis des abris naturels des cavernes et des grottes pour construire la première architecture humaine, la cabane. L’humanité a commencé par ce geste, se fabriquer une cabane de ses mains pour se protéger des dangers de la nature et se sentir en communauté dans un espace symboliquement isolé de la continuité du monde.

Mot-clés

cabane.