Commentaire

La neige constitue le fond même de l’image, comme s’il n’y avait plus d’horizon ni de profondeur, comme si le monde était entièrement fait de matière neigeuse. L’absence de perspective métamorphose le monde en à-plat blanc et mouvant, où plus rien n’est stable. Le ralenti change les gestes des bergers en gestes de cosmonautes en état d’apesanteur. Il rend à la fois poétique et comique cette façon dont les hommes et les moutons culbutent et se mélangent. Et pourtant, nous dit un sous titre, « c’est notre monde », mais ce monde, dans le cadre, est totalement transformé par la neige, le ralenti et le point de vue.