La dernière vague

The Last Wave

Peter Weir, Australie, 1977

Commentaire

Le rideau du garage s’ouvre sur une pluie violente. La pluie estompe les couleurs de la rue en tons pastel. Elle agit sur le comportement de la population de la ville en créant confusion et désordre dans la circulation urbaine et un ballet anarchique de parapluies.

Peter Weir utilise aussi la pluie pour travailler l’esthétique des plans filmés depuis l’intérieur de la voiture, vus par le personnage : passages du net au flou et du flou au net, avec le balayage de la pluie par les essuie-glaces. Ces alternances de net et de flou lui permettent parfois d’isoler et de rendre visible la seule couleur des choses, en en effaçant les contours. Les informations données par l’auto radio dramatisent cette pluie diluvienne en soulignant son caractère exceptionnel et menaçant. L’arrivée du personnage chez lui, où l’attend dans l’entrée sa petite fille, joue sur le contraste entre la pluie qui continue à tomber et à agiter les feuilles des arbres, et l’intérieur chaud et paisible de la maison familiale. La suite de l’histoire donnera à cette pluie, constitutive de l’ambiance générale du film, un sens plus surnaturel et onirique lié aux traditions aborigènes.

Mot-clés

ambiance générale du film.