Casablanca

Michael Curtiz, Etats-Unis, 1942

Commentaire

La tradition romantique postule que les états météorologique sont en accord ou en en résonance avec les états d’âmes des personnages. Les tempêtes accompagnent les moments de grande exaltation ou de grand désespoir, le soleil les moments de bonheur, la pluie les moments de mélancolie et de tristesse. Dans cette séquence, l’homme lit la lettre de la femme qu’il aime - et à qui il vient de proposer le mariage - lui annonçant qu’elle rentre en France avec son mari pour résister au nazisme, et qu’ils ne se verront plus. Le cinéaste a fait le choix de situer la scène de la lecture de cette lettre dans la rue, sous une pluie battante, au milieu d’une foule de gare qui s’agite dans tous les sens et qui symbolise indirectement les désordres créés par la guerre. Cette pluie de studio détrempe le personnage joué par Humphrey Bogart, dont le chapeau se transforme en gouttière. Les gouttes de pluie qui tombent sur la lettre, en délavant l’encre des mots d’adieu, sont équivalentes pour le spectateur à des larmes traduisant la tristesse et le déchirement du personnage. Le ciel est alors en parfaite harmonie avec les émotions du personnage et du spectateur.

Mot-clés

romantisme.