Chantons sous la pluie

Singin' in the rain

Stanley Donen et Gene Kelly, États-Unis, 1952

Commentaire

La comédie musicale tournée en studio - avec des moyens techniques très perfectionnés et très coûteux - permettait une maîtrise absolue des couleurs par les cinéastes. Ici, toutes les couleurs (fond de décor, costumes, le sol lui-même) ont été choisies et accordées selon une palette qui est celle de la comédie : couleurs pures, vives, à-plats de couleurs unies. La comédie musicale crée un monde irréel, plus épuré, plus harmonieux et plus gai que le monde réel.

Dans cette scène, les couleurs sont toujours bien définies, bien claires et vives. Dans le premier plan, tout est en noir et blanc, sauf le cercle de lumière jaune produit par une « poursuite » de théâtre derrière le comédien. Puis la caméra recule, et il ne reste plus à l’écran qu’une petite tache jaune cernée de noir. A ce moment-là l’écran s’incruste de néons de rouges écrivant le nom des grandes salles de spectacle de Broadway. Le plancher de la scène, qui était jaune, devient bleu, et entrent en scène les danseurs vêtus de couleurs vives et regroupés par couleur : les rouges, les bleus, etc.

Puis, dans le long travelling latéral qui suit le danseur, les personnages secondaires sont immobiles, comme une ribambelle de silhouettes dessinées et coloriées avec des couleurs pures. A la fin de cette scène, le monde est encore plus déréalisé lorsque les éléments du décor (les portes des bureaux, l’escalier) sont dessinés en aplat de couleurs, comme dans un bande dessinée.

Mot-clés

décor de studio.